Femininus
Aujourd'hui, mardi 8 mars 2011: journée mondiale de la femme
"C'est ti pas beau ?" comme on dirait dans l'Berry profond ! Z'ont une journée rien que pour elles, les bonnes-femmes !
Une journée, rendez-vous compte, sur les 365 jours d'une année entière... Que demande le peuple ?
Une journée donc, bien calée entre la journée internationale de la radio et de la télévision en faveur des enfants ( sisi, ça existe, comme s'ils avaient besoin de ça les mômes de nos jours et cétait même le 6 mars) et celle de la journée nationale de l'audition (le 10 mars).
Une journée comme je le disais, sur une année, pour célébrer/penser/réfléchir à une catégorie de personnes qui représente... la moitié de la population mondiale. C'est normal qu'il y ait que moi que ça dérange ? Hum, passons...
Une journée effectivement, "mondiale" de surcroît, figurant dans le calendrier comme celle du paludisme ou de la maladie de Parkinson...
Une journée alors, ou les "féministes" et autres Chiennes de Garde sont à la fête et pavoisent en grandes pompes sur les ondes de la radio ou de la télévision, pour dire que la publicité n'en finit pas de véhiculer des clichés sexistes et que " les instances politiques doivent cesser de cautionner la violence machiste en utilisant l'argent public", tout ça pour faire retirer une campagne de pub pour... du fromage.
Et oui, une journée pour parler ouvertement des rapports hommes/femmes, d'égalité des sexes, de parité et de joyeusetés du style : la répartition des tâches ménagères au sein du foyer français contemporain du début du 21ème siècle, optimisons le fictionel pour le rendre attractif.
Qu'essaye-je donc de te dire cher lecteur familier de ma mauvaise foi héréditaire et compulsive ?
Tout simplement que comme tous les ans, je boude cette journée. Et quand je boude, c'est plus fort que moi, je ne peux m'empêcher d'être désagréable, de jouer de cynisme et de faire grincer des dents. Que veux-tu, on ne se refait pas !
Moi aujourd'hui, j'ai l'impression d'avoir un piébot ou une maladie à la con avec cette journée. Comme si être une femme était une maladie honteuse.
Quoi, moi pas féministe ?
Tttttttttt ! Tu trompes en tout point ami lecteur ! Plus féministe que moi tu meurs ! Je suis même plus féministe que les féministes, car moi au moins je ne joue pas l'hypocrite à condamner des trucs débiles (genre une campage de pub pour des culottes) pour me gaver en cachette de presse féminine ou même pire : écrire dedans ce que les femmes doivent acheter/faire/travailler pour être de merveilleuses épouses/mères de famille/travailleuses/amantes ! Car oui, la féminsite lamda est schyzophrène : elle se bat contre les clichés dont elle se gargarisent. (cf un article de ma plume rédigé l'an dernier : http://www.myspace.com/sylvierenault/blog/534314880 - Ou sont les femmes ?)
Je suis pire que féministe : je suis humaniste.
A ceux qui benoîtement me diront : "Ah bah oui mais quand même, c'est drôlement bien que les femmes aient une journée pour pouvoir parler de leurs problèmes" et que "bah pour vous en France ça craint pas trop, mais regardes plutôt en Afghanistan ou en Iran comment ça se passe", j'ai juste envie de dire... Merde. C'est bien, c'est simple et puis ça colle avec à peu près tout.
Mais, trève de sarcasmes, je dois bien avouer qu'effectivement il y a bien des endroits dans ce monde ou les femmes sont encore considérées comme du menu fretin, pour na pas dire qu'elles sont humiliées, violentées, mutilées et ce, à longueur d'année. Et s'il n'y avait qu'en dehors de nos frontière qu'existaient ce genre moeurs !
Parce que malheureusement, des femmes battues et malmenées, la France en aussi tout le tour du ventre et pas spécifiquement dans les communautés dites "des quartiers" comme le dit la bien-pensance médiatique.
Comme je ne suis pas ingénieure/technocrate/consultante (titres qui imposent d'eux-même le respect même si on ne sait pas à quoi ils correspondent), je n'ai malencontreusement aucune solution à apporter à ce problème de la violence faite aux femmes, si ce n'est celle de se rapporter à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et de se battre pour faire en sorte que cette dernière soit appliquée... et oui je sais, y a du boulot.
Mais revenons en à nos préoccupations franco-françaises.
Ce matin en bonne élève que je suis (et oui, ça n'a pas l'air comme ça, mais saches ami lecteur, que pour écrire un article, je me documente beaucoup, histoire de ne pas raconter trop de conneries sur mon blog et de ne pas passer pour une grosse courge par la même occasion), je fais donc une recherche Gougueule sur l'actualité du jour et, journée-objet-thème-de-ce-billet oblige, j'ai la joie et le bonheur de tomber sur ceci : http://www.liberation.fr/vous/01012324360-c-est-pas-toi-qui-t-occupes-de-la-lessive
Libé décidément, c'est plus ce que c'était... Reprendre des extraits des pleurnicheries du site Vie de Meuf (sur lequel j'avais d'ailleurs écrit tout le "bien" que j'en pensais il y a un moment et c'était ici : Vie de Meuf) en cette journée montre bien le niveau auquel plafonne les préoccupations de l'Intelligentsia française...
Oui, les clichés machistes ont la vie dure... Les petites piques pleines de goujaterie, les réflexions de comptoir et les anecdotes gonflées de testostérone, on en a toute une armoire Normande à raconter. On le sait, c'est admis : nous vivons dans un monde à la base fait par et pour les hommes.
Tiens, ça doit être pour ça que le reste de l'année, c'est à dire les 364 jours restants, se sont (implicitement) les journées de l'homme...
Bah oui, par défaut, si la femme à sa journée, c'est que toutes les autres, on s'en tamponne un peu le coquillard de la condition féminine, non ?
Alors estimez-vous heureuse Mesdames, d'avoir ne serait-ce qu'une petite journée dans l'année pour vous rendre hommage !
Pour moi, le progrès sera réel, quand on n'aura plus besoin de cette journée pour se rappeler que c'est au quotidien qu'il faut se battre pour faire respecter les droits de TOUS les humains.
