C'est vous qui voyez !

Publié le par MaDemoiseLLe S.

Chers Z'Amis,

 

Pour ceux qui me connaissent un peu dans le privé, vous savez que je ne suis généralement pas avare de "mots" ou autres découvertes lexicales et que j'aime particulièrement partager, les requêtes des moteurs de recherche menant l'Internaute perdu dans le dédale du monde virtuel relié à son ordinateur, jusqu'à mon humble demeure...

Aujourd'hui, j'ai donc décidé de ne plus laisser vaines ces si impérieuses demandes et de satisfaire les visiteurs les plus improbables du net, en leur offrant un cadavre-exquis de leurs  truculentes requêtes, orchestré par ma plume assoiffée par tant de lyrisme.

 

Enjoy !

 

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André Breton, Jacqueline Lamba, Yves Tanguy : Cadavre Exquis

 

Celle qui se faisait appeler "La femme hyène" était perplèxe...

Assise à une table du célèbre et très sélect restaurant "Le Racolage", en compagnie d'un de ses innombrables prétendants, elle avait accepté ce dîner dans l'espoir que cet énième représentant de la gent masculine puisse (une fois n'est pas coutume), la surpendre.

Surprise, elle le fût et ce, dès son arrivée.

 

L'homme Goujon* (de son petit nom, Léopold), n'avait pas trouvé mieux que d'offrir à sa dulcinée, un "tapis de baignoire antidérapant Ikéa", et de couleur objectivement "jaune pisse" de surcroît. L'envie de planter le prétendu gentleman au beau milieu de la salle bondée avait bien effleuré l'esprit de la "hyène en attente", mais elle se ravisa, lui offrant un sourire poli de circonstance, trop curieuse de voir jusqu'ou pouvaient l'emmener les fantaisies de son comparse. 

Dans le meilleur des cas, elle ferait discrètement un cliché de lui avec son téléphone portable en feignant d'envoyer un SMS, cliché, qui viendrait dès le soir même, grossir son album "d'images de cons" qu'elle conservait tel un sésame, dans le tiroir de sa table de chevet. Dans le pire des cas... Elle chassa de son esprit cette pensée pourtant si douce et se concentra sur son assiette au milieu de laquelle trônait une "tranche de Port Salut" nature, agrémenté d'une salade verte. 

Le concept phare du "Racolage" était justement d'avoir créé sa carte autour du célèbre fromage qui figurait dans tous les mets de son menu : ce dernier avait valu au restaurant les critiques les plus dithyrambiques de l'année au sein des colonnes du très sérieux "No Smoking" (magazine culinaire de référence, rendu célèbre pour sa lutte contre le tabagisme passif du jambon de Bayonne et du saumon de Norvège).

 

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Voilà à quoi en sont rendu les porcs, depuis l'interdiction de fumer dans les porcheries.

 

 

"La femme hyène" se dit en son for intérieur que l'enfummage était décidément un concept qui avait encore de beaux jours devant lui... contrairement à son voisin de table qui,  après s'être lamenté pendant les entrées sur  le coût prohibitif des "appareillages dentaires" de son chihuahua, était maintenant en train d'exposer les grands points de sa thèse à parraître le mois prochain et pompeusement intitulée "Comment appâter une grenouille ?".

 

D'une oreille distraite, la "hyène" l'écoutait donc disserter sur les méfaits de la pisciculture intensive en zone tempérée, tout en se demandant à quoi pouvait bien ressembler la "photo de profil facebook" d'un tel énergumène... Sans doute "un chat regardant un poisson" se dit-elle, à moins que ça ne soit la "photo d'une femme grosse qui fait le ménage"... Mais sa problématique la plus importante à cet instant, était surtout de savoir à quel moment de la soirée elle allait pouvoir (enfin !) glisser sa fameuse "pilule pour les cons" (mélange de sa propre fabrication alliant curare, cyanure et arsenic) dans le verre de ce cher Léopold.

Ce dernier ayant digressé pendant tout le dîner sur les inconséquences de sa vie, la "hyène" fût surprise au point d'étouffer un juron de stupeur, lorsqu'il lui demanda quels étaient ses propres hobbies....

Elle le regarda droit dans les yeux et sans sourciller, lui avoua qu'elle tenait en fait un "blog sur l'insatisfaction et la masturbation féminine", plus connu de ses innombrables lecteurs sous le nom du "Lâcher de Salopes". Flattée par ce sursaut d'intérêt, elle lui fît même grâce de quelques anecdotes piochées au gré de ses pérrigrinations, sur l'intimité des "femmes au foyer", mais en lui précisant expressément, qu'elle ne sévissait pas sur un "blog de garce" pour autant.

 

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Sûr que la physique nucléaire n'est pas aussi sexy que l'intimité féminine.

 

Cette révélation eu pour effet d'émoustiller au plus haut point l'amateur d'amphibiens ! Ses yeux globuleux devinrent presque brillants et il se mit à triturer fébrilement sa serviette au logo du "Racolage", avant de finalement la jeter par dessus son épaule en se levant, pour hurler à la femme assise en face de lui :

"- Salope, je vous aime !!!"

Au même instant, on entendit un grand coup sec, suivi par le tintement de verres se brisant dans le restaurant : les femmes se mirent a crier, les serveurs à courir en tous sens... En un instant le chaos régna dans le restaurant chic de la capitale, quand une voix coassante, presque inhumaine, braya :

- "On bute le poisson rouge !"

Les piaillements redoublèrent de volume, la "hyène" ne savait plus ou donner dans le tête dans ce tohu-bohu, quand elle posa ses yeux sur l'Homme Goujon : il était inerte, le visage dans le "Port Salut"encore chaud, ses mains tombant mollement de chaque côté de son assiette...

Elle aperçut alors sur son cou, un reflet métallique.

Doucement, elle se leva pour s'approcher et contempla ce qui avait vraisemblablement causé l'inconscience (et sans aucun doute le décès pas tout à fait si prématuré) de ce brave Léopold... Un hameçon était fiché dans la carrotyde de celui qui, quelques instants plus tôt, venait dans la même phrase de lui avouer son transport tout en la traitant de "salope".

 

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Cette illustration n'a que peu de rapport avec les propos de mon histoire... et alors ?

 

Quelque peu confuse, la "hyène" ramassa un papier tombé aux côtés de la table. Elle le déplia doucement et lu dans un souffle : Fallait pas nous enfumer en te faisant passer pour le goujon de service !!! Signé : Le Front de Libération des Grenouilles qui se font aussi Grosses qu'un Boeuf (FLGGB)

 

La "femme hyène" froissa le papier dans son poing. Les cris s'étaient calmés dans la salle et un silence aussi lourd que froid régnait désormais en maître sur les lieux. Elle se dit alors que sa prochaine quête serait de retrouver les leaders du FLGGB et qu'une grenouille, même aussi grosse qu'un boeuf, ne pourrait décemment pas résister à la plus aguerrie des "hyènes"

 

 

Ce texte finit donc en "queue de poisson", mais c'est pour mieux profiter des prochaines requêtes Gougueule des internautes.

 

* Ca m'étonnerait fort, mais Alexandre Astier, si tu me lis !...

 


 

Publié dans L'Art de Rien

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E
Un tapis antidérapant tout jaune pisseux qu'il soit ça a déjà sauvé des vies. Est ce qu'un bouquet de fleurs peut en dire autant? pas sur.....
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M
Bonjour cher Emmanuel,<br /> <br /> J'ai découvert hier que j'avais encore des lecteurs qui venaient sur ce blog que je n'alimente plus depuis déjà plus de trois ans !!!...<br /> Les méandres de l'informatique (qui me dépassent totalement, soit dit en passant) ont fait que je n'ai été avertie qu'hier seulement de votre (enfin vos) passage(s) ici ! Et quelle fût ma surprise d'y découvrir tous vos commentaires, dont certains remontent à plusieurs mois !<br /> Qu'un tapis ras anti acarien non accrocheur ait pu vous mener jusqu'ici ne m'étonne guère. Entre ma prose et les mots clés de Gougueule, il y a un monde d'algorithmes pas toujours très rythmiques, qui peut receler quelques surprises... Enfin !...<br /> Comme vous avez pu le constater, le blog est donc laissé quelque peu en jachère. Mes changements de vie n'y sont pas étrangers, mais j'ai aussi arrêté d'écouter ou lire les infos pour préserver ma sensibilité et arrêter de me fiche en rogne pour des trucs qui me dépassent et sur lesquels je n'ai que bien peu de prise. Ho parfois, il y a bien des choses encore qui me hérissent l'épine dorsale et quand j'atteints mon seuil de saturation, je lâche une brève diarrhée verbale sur les réseaux sociaux, histoire de faire baisser la pression. <br /> Je suis heureuse de constater que même plusieurs années après avoir été écrit, certains textes peuvent toucher (encore/toujours) les autres...<br /> Merci pour vos passages ici et les mots que vous avez semé dans vos commentaires...<br /> Amicalement,<br /> Sylvie